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Comptes Rendus
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Hans Tutschku, Dirk Reith, Hans Ulrich Humpert, Wilfried Jentzsch, Ludger Brümmer, Frank Schweizer
cat number: degem cd1
année de prod: 1995
distribution/prod: DegeM
Trechtlinger str. 8 D-10779, Berlin, Allemagne
DegeM, l'association de musique électroacoustique allemande, propose cette compilation regroupant des oeuvres composées avec, et autour de la parole et de la voix. L'abstraction et le hörspiel se croisent, tantôt concoctant des images furtives, tantôt racontant des épopées mythiques. Des oeuvres, des voix. Chaque pièce de cette compilation présente une approche unique à ce thème populaire, et semble être une version stéréo d'une oeuvre multipiste. L'attention aux détails, et la précision d'éxecution m'apparaissent comme des caractéristiques dominantes de cette compilation.
Le matériel sonore regroupe, en plus de différents styles de voix, des éléments de percussions acoustique ou électronique.
Une autre constante des oeuvres présentées (d'après les notes de programme en allemand) repose dans leur intérêt à utiliser l'espace comme un instrument, et à traduire l'environnement acoustique dans le monde numérique.
Quelques pièces se sont détachées du lot lors de l'écoute:
Die Chöre der Andromache, de Hans Ulrich Humpert, à caractère radiophonique; récitative, utilisant des textes d'Euripides et de Jean-Paul Sartre, mélangent des voix et des choeurs avec des éléments de sources électroniques et concrètes. L'intention rythmique et musicale n'est pas le coeur de la pièce. Le texte, bien qu'en allemand, n'est pas camouflé, s'adresse à l'auditeur et confère une qualité intime unique dans cette compilation.
Wilfried Jenztsch a composé Paysages illusoires à l'aide du logiciel de synthèse additive "Softsynth". De longues trainées sonores à tonalités complexes avec des attaques très douces, saupoudrées d'éléments percussifs évoquent des tourbillons sonores qui doivent prendrent une proportion dramatique lors de sa diffusion.
The Gates of H., de Ludger Brümmer, est très contrastée. Le matériel électronique, marié à de la réverbe se conjugue dans une atmosphère syncopée. Les voix (un choeur de femmes de chant folklorique Bulgare) sont manipulées au point d'en perdre la référence. La pièce est enveloppante et abstraite, tantôt laissant aux voix qui semblent poindrent ici et là dévoiler leurs origines. Une progression tonale allant du bas vers l'aigu semble faire partie de la stratégie de composition.
Enfin, Feuerwasser, de Frank Schweizer, offre une saveur cinématographique où se déroule une histoire dont les éléments sonores sont, les rames d'un bateau, les voix d'une foule lointaine, un échantillon de musique du genre Big Band Swing et les crépitements d'un feu de bois.
Cette compilation rétrospective (regroupant des oeuvres de 1987 à 1994) est aussi intéressante dans la perspective où ces techniques et ces styles de compositions ont mûri non seulement dans le cadre de la musique assisté par ordinateur mais envers les musiques pop/indépendantes qui ont acquises ces outils et qui inondent maintenant le marché.
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